Pratyahara : le retrait des sens

Après avoir vu les quatre premiers piliers du Yoga, Yama, Niyama, Asana et Pranayama, aujourd'hui, nous allons parler du cinquième, Pratyahara. Pratyahara fait le lien entre le Yoga externe (Yama, Niyama, Asana et Pranayama) et le Yoga interne (Dharana, Dhyana, Samadhi).

Svavishaya asamprayogi chitta svarupa anukara iva indryanam pratyaharah

Yoga Sutra de Patanjali, 2.54

Le retrait des sens, du mental et de la conscience du contact avec les objets externes et leur orientation vers le témoin intérieur est pratyahara.

Praty signifie tout ce que l'on ingurgite et ahara aller à l'encontre de quelque chose. Dans Pratyahara, on va donc à l'encontre de ce que l'on ingurgite. C'est réussir à faire abstraction des influences extérieures, comme un escargot qui rentre dans sa coquille.

Par le contrôle du souffle et de l'énergie vitale (Prana), le pratiquant peut tourner ses sens vers l'intérieur et ainsi se désintéresse des objets extérieurs. Dans cet état de retrait des sens, les stimuli extérieurs n'atteignent plus le cerveau et nous sommes alors prêt pour la concentration (Dharana) et la méditation (Dhyana). L'esprit est libre de tout désir et de toute peur. Le.a yogi.ni est alors en contact direct avec son âme, le mental et la conscience n'interviennent plus.

Dans la vie de tous les jours, les sens permettent d'émettre un avis sur un objet, est-ce je le veux ou au contraire est-ce que je le rejette. Les sens sont alors focalisés sur le plaisir ou non qu'on pourrait retirer de la possession de cet objet. Le cerveau garde en mémoire les sensations liées aux objets et va sans cesse chercher à recréer ces sensations par la convoitise d'autres objets, les sens prennent le dessus. Si ces désirs ne sont pas satisfaits, il en résulte de la frustration.

Avec Pratyahara, les sens sont tournés vers l'intérieur, vers la réalisation de soi. On apprend progressivement à contrôler ses sens et à ne plus céder aux tentations. Alors l'esprit est prêt pour la méditation.

On peut réaliser un retrait des sens lors de Pranayama où on se concentre sur sa respiration. On peut également réaliser ce retrait en ce focalisant en un point du corps, comme le troisième oeil par exemple, entre les deux sourcils ou encore le bout de son nez.